Après nos lettres thématiques consacrées à la résilience et à la métamorphose, toutes deux axées sur le changement et des lendemains meilleurs, nous avons souhaité nous intéresser à la notion de confiance.

Dans le cadre de cette newsletter clôturant notre saison, nous avons introduit le sujet de « l’entreprise libérée » en Province de Luxembourg. Pour ce faire, nous avons invité le directeur du Decathlon de Sterpenich à présenter comment cette notion de confiance est devenue la nouvelle marque de fabrique du management de l’enseigne.

La prochaine saison de LUXEMBOURG CREATIVE débutera, d’ailleurs, avec une rencontre-conférence sur le sujet. LUXEMBOURG CREATIVE se voulant un forum d’échanges inspirants, cette innovation en matière de gestion du personnel sera, on l’espère, une source de réflexion et de partage avec le tissu économique provincial.

Dans cette présente lettre, la notion de confiance sera donc abordée sous les regards croisés de différentes approches.

Quel lien pouvons-nous établir entre la confiance en soi, la confiance en l'avenir et la confiance en ses collaborateurs ? Sans doute que la confiance peut être assimilée à une fondation solide pour tout développement futur, soit-il personnel ou collectif…

Découvrez ci-dessous les contributions des 6 personnalités que nous avons réunies, ce mois-ci, autour de ce thème.

Nous vous convions également à la rencontre-conférence en ligne de LIEGE CREATIVE qui clôturera leur neuvième saison. Quel est le rôle spécifique de la créativité et de l’innovation – ces deux faux synonymes – dans le contexte actuel ? Telle est la question qui sera débattue ce jeudi 25 juin à 11h.

Nous vous souhaitons une bonne lecture et, surtout, prenez toujours bien soin de vous !

Benjamin Michel

Benjamin Michel

Directeur Decathlon Sterpenich (Arlon)

L’une des particularité de l’enseigne sportive Decathlon est de miser sur la passion du sport de ses employés, plus que sur leur diplôme et/ou leur expérience. C’est ainsi que Benjamin Michel est aujourd’hui, à moins de 30 ans, à la tête d’une entreprise de 3500m2 et plus de 80 collaborateurs.

Diplômé en gestion et comptabilité, il nous parle de la confiance de l’enseigne envers ses collaborateurs. Un schéma bien loin de ce qui est encore enseigné dans les écoles de management classique et qui révolutionne un peu les habitudes.

Decathlon : le savoir-être au-dessus de toute autre valeur

Le magasin Decathlon Arlon a la côte. Il est le plus rentable de Belgique mais également l’un des plus rentables au monde, avec 100% de collaborateurs heureux au travail en 2019 et une excellence opérationnelle sur chaque thématique reconnue en Belgique. Décathlon Arlon est un bel exemple de la création d’un équilibre parfait entre le bonheur au travail et les performances économiques durables.

La responsabilité et la passion font partie des nombreux ingrédients qui sont à l'origine de ces résultats. Toutefois, rien de cela ne serait possible sans des relations basées essentiellement sur la confiance entre la centaine de personnes qui compose le tissu de cette organisation. Un exemple représentatif de cette confiance accordée à chaque collaborateur·trice est de donner l'opportunité d'être acteur·trice de sa rémunération : décider soi-même de son salaire en adéquation avec ses responsabilités et sa création de valeur pour l'entreprise. Pas courant comme démarche et pourtant …

Depuis quelques années, Decathlon a entrepris une transformation humaine et managériale. Cette transformation a comme volonté de rendre les collaborateurs·trices plus heureux·ses, pour qu'ils et elles puissent se développer et faire ce qui fait sens pour eux. La confiance que l'on accorde en chaque personne au sein de l'équipe arlonaise permet à chacun·e de trouver sa place au sein de notre collectif, d'écrire un rôle qui lui est unique afin d'être en accord avec soi-même ainsi que de révéler ses talents afin de mieux servir notre collectif et le sens de Decathlon.

Cette confiance est indispensable pour créer des conditions de subsidiarité, une notion clé dans notre mode de fonctionnement : « un sujet se règle là où il se pose, par la personne à qui il se pose. Je décide sur les sujets qui m’impactent, je mesure les résultats de mes actions et je rends compte aux personnes concernées. »

Dans cette transformation managériale, la formation également est une étape clé pour chaque Decathlonien·ne, quel que soit son statut (CDI, CDD, étudiant, stagiaire), lui permettant ainsi son développement personnel, ce qui augmente sa confiance et par conséquent sa prise de décision et son autonomie au quotidien.

Ce sujet passionnant de « l’entreprise libérée » reviendra d’ailleurs sur la table de LUXEMBOURG CREATIVE en début de saison prochaine (rentrée académique 2020) avec une rencontre-conférence sur ce sujet en parfait adéquation avec leur forum d’innovation et de créativité. Nous avons hâte déjà de cette prochaine collaboration afin de partager avec les acteurs économiques de la Province un retour d’expérience sur notre nouveau système de management et ses plus-values.

Pour aller plus loin :

Consultez notre agenda pour être tenu au courant de la date de cette prochaine rencontre.

Juliette Collinet

Accompagnatrice en développement personnel et professionnel facilité par le cheval

Après avoir vécu à Bruxelles comme avocate et médiatrice familiale pendant 15 ans, elle ressent le besoin d’un retour aux sources, à la nature. Ayant connu le contact bienfaisant des chevaux depuis son enfance, elle décide de construire sur la relation entre l’humain et le cheval et d’en partager la richesse en fondant la Ferme de la Colline.

Formée en éthologie, thérapeute systémicienne et equi-coach certifiée, elle propose aujourd’hui un accompagnement en développement personnel et professionnel facilité par le cheval ainsi que des ateliers et séminaires pour entreprises et particuliers. Elle nous développe dans ces lignes pourquoi le cheval aide à renforcer la confiance des Hommes qui travaillent avec et au travers de lui.

Juliette Collinet

 

Comment le cheval nous propose de reprendre conscience de nos atouts et développer notre potentiel

Très peu d’entre nous sont pleinement confiants en eux … Or, la confiance en soi n’est pas innée, elle se construit progressivement. Le regard porté sur nous par l’entourage et certaines expériences vécues peuvent avoir entamé notre potentiel de confiance. Heureusement, rien n’est figé ; à nous de renforcer notre estime de soi par une meilleure connaissance de nous-même et de nos aptitudes. En tant que guides généreux, sensibles et exigeants, les chevaux sont des partenaires majeurs pour nous accompagner dans ce travail.

Vivant en troupeau, le cheval est un herbivore, non-prédateur, ancré dans l’instant présent et pleinement conscient de son environnement. Pour survivre à l’état naturel, il a développé une perception extrêmement sensible aux changements, même les plus subtils autour de lui. Ainsi, les signes physiques, la pression sanguine et la fréquence respiratoire des prédateurs qui l’approchent sont des indicateurs précieux pour déterminer s’il doit fuir un danger potentiel ou pas. Par exemple, le loup est-il en mode de chasse ou passe-t-il simplement son chemin après s’être repu ?

Cette capacité d’anticipation et sa finesse de perception sont des outils puissants lors des exercices ludiques effectués au sol en interaction avec lui, sans le monter : à notre approche, il perçoit immédiatement notre niveau d’énergie, notre état émotionnel et notre positionnement dans l’espace … Sommes-nous stressés ou détendus ? Préoccupés ou disponibles ? Etc. En répondant à notre état par son comportement, il nous permet d’en prendre conscience : si, par exemple, je demande au cheval d’effectuer un tour au pas autour de moi en étant distraite ou hésitante, il ne va pas obtempérer. Si en revanche, je suis présente et déterminée, il va répondre à ma demande à la mesure de ma précision.

En fixant des limites claires, en les faisant respecter, en posant des actions justes, efficaces et respectueuses vis-à-vis du cheval, nous stimulons notre créativité, nous renouons avec notre « pouvoir » et développons notre confiance en nous. L’objectif de l’accompagnement facilité par le cheval est notamment de retrouver la présence à soi, la cohérence, l’authenticité et l’assertivité pour améliorer ses aptitudes et retrouver sa confiance dans la vie quotidienne et professionnelle.

Pour aller plus loin :

Découvrez en plus sur le site de Juliette Collinet
j.collinet@lafermedelacolline.be | +32 476 46 38 64

Luc de Brabandere

Luc de Brabandere

Philosophe d’entreprise

Fellow du Boston Consulting Group, Luc de Brabandere est ingénieur en mathématiques appliquées et licencié en philosophie (UCL). Il enseigne dans différentes Universités et collabore régulièrement avec de grandes entreprises, dont il assiste les équipes de direction, pour les aider à imaginer des scénarios de rupture ou clarifier leur vision. Il a co-fondé Cartoonbase, une agence de communication où artistes et consultants travaillent ensemble. Outre ses interventions ou ses articles, il est l’auteur ou le coauteur de nombreux ouvrages.

Véritable passionné de la pensée critique, il met son rôle de philosophe au service des entreprises pour les aider à penser le changement. Nous lui avons demandé comment relier les concepts de créativité et d’innovation avec une vision confiante en l’avenir.

Créativité et Innovation : les faux synonymes !

S’il est vrai qu’un regard distrait peut assimiler les deux termes dans un vœu pieux qui ne dérangera personne, un regard attentif est indispensable, par contre, pour redonner à chacun de ces concepts toute la force qu’ils contiennent.

Une entreprise qui veut innover doit avant tout permettre la circulation des idées. Du jeune stagiaire au contremaître expérimenté, du commercial au chercheur, l’imagination de l’un s’appuie souvent sur l’étonnement de l’autre.

Mais pour continuer dans la métaphore hydraulique, les tuyauteries à suggestions ne suffisent pas toujours. Parfois le débit chute, le flux d’idées tarit. C’est alors que les techniques de créativité interviennent. Elles jouent le rôle de pompe, elles garantissent la pression de l’imagination collective.

En résumé, est innovante toute entreprise capable de changer les choses, et est créatif tout individu capable de changer sa manière de voir les choses. Ce sont deux changements bien différents, car l’un est possible sans l’autre, l’autre est possible sans l’un. Et il est donc utile de rappeler que Copernic, un des grands créatifs de l’Histoire, n’a en rien changé le système solaire !

Mais aujourd’hui, c’est le système terrestre et économique qui a besoin d’être réinventé, et je fais confiance en notre créativité !

Pour aller plus loin :

Inscrivez-vous à la conférence de clôture de saison de LIEGE CREATIVE : « La créativité comme ressource pour construire un Nouveau » avec Luc de Brabandere, Pascale Delcomminette (CEO, AWEX et WBI) et Fabrice Bureau (Vice-Recteur à la Recherche, ULiège). Inscription gratuite mais obligatoire.

Anne-Sophie Nyssen

Vice-rectrice en charge de l'Enseignement et au Bien-être
Professeur ordinaire, Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education (ULiège)

Anne-Sophie Nyssen est professeur de psychologie du travail à la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education de l’Université de Liège. Elle a consacré sa thèse de doctorat sur « l’erreur humaine ». Dans ce cadre, elle s’est intéressée aux problèmes de communication et de stress à l’origine des accidents au travail et de la souffrance au travail.

Elle est, depuis 2018, Vice-Rectrice à l’Enseignement et au Bien-être. Nous lui avons demandé ce qu’évoque pour elle, la notion de « confiance ».

Anne-Sophie Nyssen

 

La confiance génère la confiance

La confiance, c’est l’acceptation de dépendre de quelqu'un, ou de quelque chose, sans vérifier qu’on pouvait rationnellement l’accepter. La confiance peut être absolue, aveugle, relative, mesurée, raisonnée. Elle se donne, peut se construire lentement, et peut se détruire en un instant. Elle est liée à la confiance en soi-même : j’ai suffisamment confiance en moi pour faire confiance. Elle est une prise de risque : je risque la déception, voire la trahison. Elle est une nécessité absolue : mes ressources sont limitées, le monde est infini, je ne peux pas tout connaître, tout surveiller, tout contrôler. Le bon réglage de la confiance est une condition fondamentale de la survie : l’excès de confiance est dangereux ; le manque de confiance, l’obsession, paralysent.

Mais dans notre monde qui se complexifie sans cesse, la place de la confiance se complexifie également. Les lois, les règles, les normes, les procédures envahissent peu à peu notre espace social et nous aident à prédire les comportements des autres sans forcément passer par la longue construction empirique de la confiance. Je ne connais pas ce médecin, mais je postule qu’il me soignera correctement, car il est diplômé de la Faculté de médecine. À condition que j’aie confiance dans les diplômes délivrés par cette Université …

Et nous y voilà : le monde de l’enseignement n’échappe évidemment pas à l’omniprésente nécessité de la confiance. Les décrets, les règlements, les procédures... se succèdent. Cette « normalisation » des relations entre les enseignant·e·s et les étudiant·e·s, entre les enseignant·e·s et l’administration, etc. est bien sûr nécessaire. Mais ce serait une grave illusion de penser qu’elle peut remplacer la confiance. Une grave erreur de vouloir résoudre chaque difficulté par une nouvelle règle, ou un procès. Une idée dévastatrice de penser que l’honnêteté, l’éthique, la morale – piliers de la confiance – peuvent céder le pas à la conformité, voire au « pas vu, pas pris ».

En psychologie cognitive, on appelle « théorie de l’esprit » la capacité d’inférer des états mentaux, affectifs ou cognitifs, chez les autres ou chez soi. Cette aptitude cognitive nous permet de prédire et donner du sens au comportement des autres, sur base de leurs attitudes et de leur connaissance supposée de la situation.  Elle est le fondement des interactions sociales. Faire confiance, c’est avoir cette capacité, cette « théorie de l’esprit » bien calibrée, qui permet de faire de bonnes prédictions, et de s’en servir. Et quand on s’en sert, la confiance génère la confiance.

Anne-Marie Etienne & Céline Stassart

Anne-Marie Etienne & Céline Stassart

Respectivement Professeure et Chercheuse en psychologie de la santé à la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation (FPLSE, ULiège)

Leurs travaux de recherche (chez l’adulte et l’enfant) portent sur la qualité de vie dans les maladies somatiques, les processus décisionnels en jeu lors de l’implémentation de comportements de santé, le rôle de deux mécanismes psychologiques, à savoir la sensibilité à l’anxiété et l’intolérance à l’incertitude, dans le trouble anxieux chez des usagers en santé et, enfin, la réalité virtuelle au service de la santé. Toutes les deux sont également psychologues cliniciennes de la santé, formées aux thérapies comportementales et cognitives.

Nous leur avons demandé comment construire sa confiance en l’avenir dans la situation actuelle et à l’aune des ressorts psychologiques.

Construire sa confiance en l’Avenir

La confiance en soi peut être décrite comme « une prédiction réaliste et ponctuelle qu’une personne a les ressources nécessaires pour faire face à un genre particulier de situation » (Jean Garneau, 2002). C’est ce qu'Albert Bandura (1986) appelle le sentiment d’auto-efficacité et qu’il décrit dans sa théorie socio-cognitive. En d’autres mots, il s’agit de la confiance qu’une personne a en sa capacité à mettre en place un comportement ou en sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires pour maîtriser une situation.

Face à cette crise sanitaire mondiale, nous n’avons pas tous les mêmes ressources. Mais l’intérêt de la théorie de Bandura est qu’elle considère l’être humain comme acteur de sa propre vie, capable d’anticiper et d’ajuster ses actes. Le sentiment d’auto-efficacité n’est pas considéré comme figé et peut évoluer dans le temps. Chacun devra donc être bienveillant avec soi-même et construire, petit à petit, sa confiance en soi et en l’avenir, en d’autres termes, son sentiment d’efficacité dans l’ajustement à cette situation.

Cette confiance pourra se créer à travers plusieurs voies : en expérimentant soi-même des succès dans la mise en place de nouvelles habitudes, ou encore en observant des proches le faire ou du moins des personnes auxquelles on peut s’identifier. Une dernière source est l’état émotionnel ; une émotion négative telle que l’anxiété peut amener la personne à perdre confiance en elle, en les autres et en l’avenir. Dans la situation actuelle, ressentir de la peur et des inquiétudes est tout à fait légitime. Mais l’important est d’essayer de retrouver un peu de contrôle en s’exposant progressivement à cette nouvelle réalité.

Pour aller plus loin :

Découvrez le MOOC Fun ULiège « Agir pour sa santé », dont une nouvelle session débutera aux alentours du mois d’octobre 2020.
En savoir plus sur le service de Consultations réalité virtuelle à la Clinique Psychologique et Logopédie de l'ULiège.

Fabrice De Zanet

Maître de conférences à HEC-ULiège, Data Analyst (Analytics4HR), HR Specialist

Maître de conférences à HEC-ULiège, Fabrice De Zanet s’intéresse aux défis en termes de leadership, de confiance et de coopération qui se posent aux organisations modernes évoluant dans un environnement hautement dynamique et concurrentiel. Fabrice De Zanet est également associé fondateur d’Analytics 4 HR, une spin-off de l’ULiège et de l’UCL, dont la mission consiste à accompagner les entreprises à fonder leur stratégie et décisions RH sur des éléments objectifs (evidence-based management) grâce notamment à une exploitation plus proactive des données RH.

Il nous livre son regard sur la confiance, en tant que levier de performance durable au sein des entreprises.

Fabrice De Zanet

 

Un environnement de travail basé sur la confiance : bien-être et performance

Toute organisation, parce qu’elle veut s’assurer que ses employés agissent dans son intérêt, utilise des stratégies de gestion des performances pouvant être décrites selon un continuum allant du contrôle à la confiance. Dans tous les cas, il s’agit d’aligner les comportements des employés avec les objectifs de l’organisation. Mais quelle stratégie est la plus efficace ? Une organisation doit-elle plutôt recourir au contrôle via des procédures de travail précises ou encore une ligne hiérarchique forte ? Ou alors, est-il plus efficace de miser sur la confiance, la responsabilisation et les capacités d’autodiscipline des employés ?

La littérature scientifique nous incite à penser que la confiance n’est pas un pari aussi risqué qu’il n’y paraît. Parce que les organisations évoluent dans un environnement de plus en plus volatile, incertain et ambigu, il est devenu impossible de définir précisément les comportements attendus de la part des employés. Les organisations modernes ont donc besoin de collaborateurs qui se sentent responsables d’atteindre les missions de leur organisation et font preuve de proactivité. Or, les stratégies de gestion des performances de type « command-and-control », basées sur la prescription et la surveillance, génèrent surtout de l’obéissance et de la déresponsabilisation.

Ainsi, McEvily et al. (2003) suggèrent d’envisager la confiance comme un principe organisateur en vue de répondre aux problématiques d’incertitude, d’interdépendance et de coopération des organisations. Par ailleurs, diverses études tendent à montrer que la confiance contribue au bien-être des membres d’une organisation. Liu et al. (2010) indiquent que les employés qui font davantage confiance à leur supérieur se sentent davantage en sécurité et rapportent moins de symptômes de stress. Helliwell et Huang (2011), se basant sur des enquêtes réalisées au Canada et aux États-Unis, rapportent que la confiance est un déterminant majeur de la satisfaction générale (life satisfaction). Ainsi, une culture et un environnement de travail basé sur la confiance semblent davantage en mesure de répondre aux besoins socio-émotionnels des employés, et donc de contribuer au bien-être des ces derniers.

La confiance des employés envers leur organisation est donc un levier de performance durable, car elle constitue à la fois un mécanisme motivationnel efficace, et souvent sous-estimé, et contribue au bien-être des collaborateurs.